JUDAS PRIEST LIVE AU ZENITH - PARIS 27 Janvier 2019
Article de OLIVIER CARLE.
Photos de Yann Charles.
Ça fait maintenant 4 ans que je n'avais pas remis les pieds au Zénith alors qu'il y a une trentaine d'années j'y étais quasiment toutes les semaines tellement il y avait pléthore de bons groupes à l'époque... C'est à cela qu'on voit que les temps ont changé et bien évidemment aussi qu'on a vieilli !
Ce concert du Priest en janvier 2019 sera mon onzième au compteur et autant le dire tout de suite un des meilleurs ! Petit “come-back” en attendant... J'ai vu la bande de Rob Halford pour la première fois il y a tout juste 40 ans au Pavillon de Paris, à quelques mètres du Zénith actuel donc. C'était en première partie de AC/DC et ce concert est légendaire car Bon Scott est malheureusement décédé peu de temps après... C'était une des dernières occasions de le voir sur scène et le groupe australien avait alors tourné le mythique film “Let There Be Rock” ! Quant à Judas, c'était son premier passage dans l'hexagone, mon tout premier concert metal également et mes oreilles s'en souviennent encore ! Mais cela reste bien entendu un souvenir inoubliable pour toutes ces raisons. 40 ans et 2200 concerts plus tard, il reste dans mon Top 10 tous genres confondus... J’ai revu Judas Priest pour la tournée “Defenders Of The Faith” en janvier 1984 avec le très grand Ted Nugent en première partie, grand moment également qui faisait suite à Metallica et Venom deux jours auparavant dans le même lieu bien connu des fans de metal, l'Espace Balard ! J'en garde un souvenir d'autant plus ému que j'ai participé au lancement de l'album en question pour Columbia, leur label de l'époque... Ensuite ce sera le Turbo Tour aussi appelé Fuel For Life Tour avec Warlock (la belle Doro !) et un Judas très glam sur la scène du Zénith en octobre 1986. Puis ce sera 1988 avec le Ram It Down Tour et un son plus heavy, superbe concert toujours au Zénith avec Cinderella en support. Retour au metal pur et dur en 1991 pour le Painkiller Tour qui passe encore par la salle de Porte de Pantin avec les excellents Pantera, belle affiche ! Avec le départ de Rob et l'arrivée de Tim Ripper Owens au chant, la tournée Jugulator passera en 1988 encore et toujours par le Zénith mais à moitié plein cette fois. Et ça ne s'arrange guère en 2002 avec le Demolition Tour qui doit se contenter d'un Elysée Montmartre ; l'absence de Mr Halford commence à se faire cruellement sentir même si Ripper ne s'en sort pas si mal sur les nouveaux morceaux ! Je ne reverrai Judas qu'en 2011, au Hellfest, pour la pseudo tournée d'adieu “Epitaph” (la bien nommée !) avec un Rob de retour au sein du groupe, mais pas en très grande forme, avec aussi le départ de K.K. Downing, remplacé par un Richie Faulkner encore bien timide ! Ce sera une autre limonade toujours au Hellfest en 2015 avec un Rob requinqué et un Faulkner qui a enfin trouvé ses marques et qui forme un duo régénéré avec Glenn Tipton. Ce sera même encore meilleur en juin dernier à Clisson même si c'est maintenant Glenn qui a tiré sa révérence, remplacé au pied levé par le producteur Andy Sneap qui s'en sort avec les honneurs. Faulkner est impérial et Rob est redevenu le leader incontesté du groupe...
Mais alors qu'en est-il en ce début 2019 ? Andy Sneap joue toujours les intérimaires de luxe en attendant le retour éventuel de K.K. même si celui-ci semble peu probable si on se fie à son bouquin publié récemment... Faulkner est devenu un véritable « guitar hero » au sein de Judas, il joue prodigieusement bien et fait le show. Rob change toujours autant de costume tout au long des 1h40 de concert mais sa voix est bien là, même dans les aigus, et il communique de nouveau (un peu !) avec le public... Quant à Ian Hill, fidèle au poste depuis 1969 soit 50 ans de bons et loyaux services qui font de lui le seul véritable membre originel de Judas, il maltraite toujours autant sa basse avec brio et le son de son instrument est nettement mieux mis en valeur qu'au Hellfest en juin ! Scott Travis assure son rôle de batteur avec une régularité exemplaire et prendra même la parole pour dire que Paris se devait d'être la première date de ce Firepower Tour 2019, sympa !
Le concert commence à 20h00 tapantes, comme annoncé, devant un Zénith bien rempli mais qui aurait pu l'être encore plus si le prix des places n'était pas si outrageusement élevé... Ambiance de folie quand les lumières s'éteignent sur fond de “War Pigs” de Sabbath. Ça attaque très fort avec le petit nouveau “Firepower”... Des images sont projetées sur un écran géant de fond de scène et illustreront tout au long du concert les morceaux joués. On comprend au passage que ce nouvel album a toute sa place dans la discographie du groupe britannique car il revient aux fondamentaux du style priestien ! Retour il y a 40 ans à l'album “Killing Machine” ensuite avec le très efficace “Running Wild” qui comble les fans de la première heure... La tension monte d'un cran avec “Grinder” de l'opus culte de JP qu'est “British Steel” dont la lame de rasoir apparaît sur l'écran sous les acclamations... Le son est tout bonnement excellent, dans la fosse où je me trouve en tous cas. Richie et Andy sont en parfaite osmose et n'hésitent pas à monter sur les petites estrades à chaque extrémité de la scène pour haranguer la foule compacte des premiers rangs. On remonte encore dans le temps avec “Sinner” de 1977 joué à un train d'enfer et un Rob qui pousse sa voix au maximum. On continue dans les grands classiques avec “The Ripper” de 1976 qui prend toujours une autre dimension sur scène et est repris en chœur dans le Zénith surchauffé ! Promo oblige, JP nous délivre un autre extrait du “petit” dernier “Lightning Strikes” avec débauche de flammes sur l'écran et de geysers de fumée sur scène. Retour ensuite en 1981 avec mon album fétiche “Point Of Entry” et le sublime et mélodique “Desert Plains” que j'affectionne tout particulièrement. Guère avare de sauts dans le temps, Rob nous balance un “No Surrender” du dernier opus, j'étais passé un peu à côté de ce brûlot mais je dois dire qu'il est taillé pour le live avec ses riffs hyper efficaces. L'intro reconnaissable entre mille sur fond de synthé et de batterie débridée retentit maintenant dans les enceintes et c'est parti pour un “Turbo Lover” d'anthologie, sans doute un des morceaux les plus efficaces de Judas sur scène depuis des années ! Grand moment ! Judas Priest nous a réservé une petite surprise pour cette première date de la tournée 2019, la reprise pour la première fois depuis plus de 40 ans du morceau-titre de “Killing Machine” et c'est une heureuse idée car ce morceau qui sonne très Accept est une vraie petite pépite métallique ! On reste sur le même album avec la reprise de Fleetwood Mac “The Green Manalishi (With The Two-Pronged Crown)”, un morceau qu'on retrouve depuis des années avec grand plaisir dans la set-liste de JP. Le groupe nous en délivre une version dantesque qui rappelle celle de leur album live le plus débridé “Unleashed In The East” que j'ai usé jusqu'à la corde sur ma platine vinyle. Histoire de calmer un peu le jeu et de reposer les cordes vocales de Rob, c'est la ballade “Night Comes Down” qui prend le relais et je dois dire que c'est un vrai bonheur de redécouvrir cette autre facette plus FM et joliment mélodique des métalleux britanniques. Retour aux fondamentaux avec l'intro “Guardians” et l'épique “Rising From Ruins” de 2018 et les soli délirants de Richie qui emportent tout sur leur passage ; ce morceau est définitivement taillé pour la scène à l'instar d'un “Crusader” chez Saxon ou “Metal Heart” chez Accept ! Autre classique parmi les classiques, voilà que surgit maintenant le très énergique “Freewheel Burning” qui ouvrait “Defenders Of The Faith” avec ses vocaux saccadés et très exigeants techniquement parlant que Rob maîtrise toujours parfaitement. Et c'est aussi vrai sur “You've Got Another Thing Comin'” de “Screaming For Vengeance” (1982) repris en chœur par le Zénith tout entier. Le vrombissement de la Harley annonce l'arrivée sur scène de l'engin piloté par Rob pour un “Hell Bent For Leather” toujours aussi puissant et adulé par les fans... “What do ya want to hear ?” lance alors, comme le veut la tradition, Scott avant de démarrer l'intro à la batterie du légendaire “Painkiller” qui emporte tous les suffrages du public en délire. Le groupe quitte ensuite brièvement la scène avant de revenir pour un “The Hellion” hurlé à tue tête dans la fosse et enchaîné au cultissime “Electric Eye”, la machine Judas est lancée à plein régime... On ne s'arrête pas en si bon chemin avec “Metal Gods” et les images de robots dignes du film Metropolis dont le mouvement est repris à la perfection par Rob qui s'éclate vraiment sur scène. Superbe version de ce tube priestien tant apprécié ! “Breaking The What ?” lance comme à l'accoutumée Rob au public qui veut sa dose de “Breaking The Law”... Même si ce n'est pas mon morceau préféré du Priest, loin s'en faut, il faut bien reconnaître que cet hymne génère toujours un enthousiasme généralisé et on comprend alors ce que signifie cette “communauté métal” que Judas sait si bien entretenir depuis 50 ans de bons et loyaux services !
Sur fond de “We Are The Champions” de Queen, on voit apparaître un “The Priest Will Be Back” au milieu des flammes sur l'écran géant et c'est une promesse qu'on n'oubliera pas de sitôt. Après une si bonne dose de “heavy metal vintage”, on attend le retour du Priest avec impatience !
Mention spéciale au groupe de première partie de la soirée : Disconnected. Malgré son style musical un peu éloigné de celui de Priest puisque proche de Gojira ou des Deftones, il a su s'attirer les faveurs du public plutôt hard/heavy en une demie heure chrono à grands coups de boutoir métalliques plutôt réussis. Ces “petits” Français sont à suivre assurément d'autant que leur premier album “White Colossus” est une pure tuerie !
Merci à Roger et Olivier (Replica)...
Olivier Carle
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